Tous les mois, les Apéros Youth We Can! donnent la parole à des jeunes engagé·e·s qui viennent raconter leurs parcours et partager leurs visions d’une société plus inclusive et responsable. L’objectif ? Créer le déclic chez celles et ceux qui n’osent pas encore s’engager et les accompagner pour sauter le pas !

Pour ce deuxième apéro de l’année, nous nous sommes retrouvé·e·s à La REcyclerie, tiers lieu éco-responsable en bordure de la petite ceinture de la Porte de Clignancourt, afin de comprendre quelle est la stratégie des grandes ONG humanitaires face à l’accélération du réchauffement climatique, et face au défi de rendre leurs activités plus durables. La relation entre humanitaire et environnement est en effet double : les ONG doivent répondre à des défis de justice sociale, tout en prenant en compte des mesures de développement durable.

Face à ces questionnements, nous avons eu le plaisir de recevoir Hugo Boule, assistant chaîne d’approvisionnement verte chez ACTED, ainsi que Alicia Le Floch, chargée de mission environnement chez Solidarités International, et Zoé Bouahom, chargée de mission climat au GRET.

Hugo Boule, Assistant chaîne d’approvisionnement verte chez ACTED

Hugo est arrivé chez ACTED en tant qu’assistant chaîne d’approvisionnement verte après avoir fait ses études à HEC Paris, ayant été attiré par le domaine de l’environnement. Il s’occupe du bilan carbone de l’ONG, qui est un processus décentralisé de collecte de données, seul moyen d’avoir un bilan carbone utilisable dans une structure aux multiples pays d’intervention. Il tend à concrétiser l’objectif de réduction de 50% des émissions carbone de l’ONG d’ici 2050, tout en accompagnant les pays pour les aider à formaliser la stratégie verte d’ACTED. 

Il est revenu sur les deux axes principaux de cette stratégie : la réduction de l’empreinte carbone de l’ONG, dont les achats représentent 80% et concentrent les efforts pour trouver des alternatives plus durables, tout en composant avec les réalités des bailleurs ; et l’axe programmatique, à savoir quels projets vont être implémentés et comment réduire leur impact environnemental sur le terrain  ? De nouveaux projets sont déployés : économie circulaire, gestion de l’eau, projets REVIVE d’agriculture régénératrice, autant de thématiques qui vont prendre le l’ampleur dans les années à venir en raison du réchauffement climatique. La stratégie 3Zéro - Zéro Exclusion, Zéro Carbone, Zéro Pauvreté – d’ACTED a pour but de tendre vers plus de justice sociale et environnementale, et est pensée à tous les niveaux dans la mise en place des projets, les trois axes étant fondamentalement liés et complémentaires. 

La question s’est rapidement posée de savoir si cela avait du sens de faire de l’environnement dans l’humanitaire, le secteur n’est en effet pas forcément prêt à faire les sacrifices nécessaires pour permettre une réelle transition ; il y a un manque de compétences à tous les niveaux, qui a pour conséquence de complexifier l’opérationnalisation d’une stratégie verte. 

Il y a pour le moment des postes qui, du fait de leur nature, sont émetteurs de gaz à effet de serre, et sont aujourd’hui incompressibles (les trajets internationaux en avion par exemple), étant inhérents à certaines fonctions. Réduire les déplacements signifierait s’appuyer de façon plus forte sur les populations locales, et dans certaines zones cela reste difficile à faire à court terme, il est donc important d’effectuer des transferts de compétences à long terme sur le terrain. 

De même, les bailleurs ne sont pour le moment pas encore prêts à investir dans des projets environnementaux : 10 à 15% des fonds seulement sont alloués à de tels projets, mais Hugo a bien précisé que cela n’ôtait en rien la responsabilité de toute ONG à mettre en place des process et lignes directrices allant dans ce sens, la responsabilité personnelle restant importante afin de répandre les bonnes pratiques à tous les niveaux. Malgré tout, la question environnementale doit être mieux prise en compte, celle-ci étant intimement liée à la crise humanitaire. 

Hugo a terminé en annonçant qu’il était important pour lui de se rappeler qu’il y a une finalité, du sens dans son travail. 

Alicia Le Floch, Chargée de mission environnement chez Solidarités International

Alicia a commencé à Solidarités International en tant que stagiaire au département logistique où elle s’occupait du bilan carbone, avant d’être embauchée comme référente environnement, elle est depuis, seule pour le moment, en charge de la stratégie environnementale de l’ONG. 

Elle a commencé son parcours universitaire avec des études de physiques puis a fait un master de gestion de projets dans les pays du Sud avant d’arriver à Solidarités International. L’ONG humanitaire est spécialisée dans la réponse d’urgence, l’accès et l’assainissement de l’eau, la mise à l’abri des populations déplacées et compte 2500 employé.e.s, dont 88% de staff nationaux. 

Alicia gère le côté programmatique de l’adaptation au changement climatique et est la seule qui gère cet aspect au sein de l’ONG. Du fait des demandes des bailleurs en ce sens, il y a une revue des programmes qui s’effectue au sein de Solidarités International pour s’aligner sur ces nouveaux critères. Les projets doivent donc s’adapter à ces nouveaux impératifs environnementaux, à chaque contexte, à chaque région pour prendre en compte les particularismes de chaque endroit. Alicia travaille sur des indicateurs dans le cycle de projet, et au moment même de sa conception, des facteurs environnementaux sont imposés afin que cette thématique soit transversale et prise en compte à toutes les étapes. 

Solidarités International fait partie du Réseau Environnement Humanitaire, qui a pour but de faire progresser l’intégration des enjeux environnementaux parmi les organisations membres mais aussi plus largement dans le secteur de l’aide internationale, afin d’avoir une force de frappe plus grande auprès des grands bailleurs de fonds. 

Elle rappelle cependant que l’organisation est avant tout une ONG humanitaire, elle n’a donc pas pour but de réduire les activités, même si cela serait le meilleur moyen pour réduire ces externalités négatives sur l’environnement, car le but principal est de sauver des vies et non d’être neutre en carbone.

Alicia a terminé sa prise de parole en indiquant que c’était un secteur d’activité qui sera amené à se développer, tout est encore en réflexion, et la diversité des profils qui s’y intéressent permettra de renouveler les approches de manière à proposer les stratégies les plus adaptées.

Zoé Bouahom, Chargée de mission climat au GRET

Zoé travaille comme chargée de mission climat pour le GRET, une ONG de développement, qui met en place des projets de long terme sur des thématiques variées telles que l’agroécologie, l’accès aux services essentiels, la jeunesse ou encore la gestion des ressources naturelles. Le GRET compte 700 salarié.e.s dont 600 sur le terrain et a 14 bureaux de représentation en Afrique et en Asie principalement. Après des études de Sciences Politiques, Zoé s’est dirigée vers un Master à AgroParisTech en gouvernance de la transition.

Elle indique qu’elle ne se dirigeait pas originellement dans cette voie mais qu’un cours de critique de la croissance lui a fait découvrir ce secteur. Le GRET fait aussi partie du réseau environnement humanitaire et a consenti à réduire ses émissions de carbone de 50% d’ici 2030. Le GRET est aussi chef de fil d’un projet de Coordination Sud au sein de la Commission Climat et Développement, avec la mise en place de différentes actions pour impulser des dynamiques innovantes dans le secteur et effectuer des actions de plaidoyer au niveau des bailleurs.

Au niveau interne, le GRET a une culture de l’apprentissage-erreur, de capitalisation des stratégies afin de voir ce qui a fonctionné et ce qui est à revoir pour les prochains projets afin d’avancer dans le bon sens.

La stratégie du GRET en termes de réduction des émissions est un long processus de concertation à l’œuvre depuis 1 an, afin de sonder les employé.e.s du siège pour voir quelles seraient les alternatives possibles aux déplacements en avion, ce qui peut être un point de crispation. L’ONG a aussi une vision à long terme, où se pose la question de la place d’une ONG dans un monde à + 4 degrés, afin de réfléchir à la façon d’être le plus résilient possible. Le but est d’accompagner la transition écologique sur le terrain, faire en sorte que les projets soient adaptés, mettre en place des outils participatifs, pédagogiques et des formations sur le terrain pour intégrer ces enjeux dans les projets.

Zoé a terminé son témoignage en indiquant que les questions écologiques sont et seront confrontées à des freins, le monde de l’humanitaire n’est pas totalement préparé à faire face à ces enjeux complexes et à les affronter.

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