Parce que l’éducation n’est pas une priorité parmi d’autres mais l’essence d’une société, parce qu’elle est la voie qui mène à tous les autres Objectifs de développement durable (ODD), il est essentiel d’assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et promouvoir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie et pour tous. Œuvrer vers l’éducation pour tous, c’est mener une guerre contre l’ignorance et l’inculture, contre la peur et la désintégration… Car l’éducation est la meilleure réponse durable aux principaux problèmes auxquels notre génération et notre monde sont confrontés.  Or des millions d’enfants dans le monde, en âge d’aller à l’école, ne sont pas scolarisés : 58 millions n’accèdent pas à l’école primaire et 63 millions sont privés de collège. Même si les disparités se réduisent, les filles sont plus concernées que les garçons. Il reste beaucoup à faire pour atteindre l’objectif d’une éducation pour tous !

C’est pourquoi l’accès à l’éducation pour tous était au cœur des débats en ces jours de rentrée scolaire 2018 au Forum Mondial Convergences.

Il faut s’intéresser à la planète que nous laissons à nos enfants mais il y a urgence à s’intéresser aux enfants que nous laissons a la planète

Marc Vanesson

Vers le Haut

L’éducation, un enjeu incontournable pour atteindre l’ensemble des ODD

Obtenir une éducation de qualité est le fondement pour améliorer la vie des gens et le développement durable. Outre l’amélioration de la qualité de vie, l’accès à une éducation inclusive et équitable peut aider à doter les populations locales des outils nécessaires pour développer des solutions innovantes aux plus grands problèmes du monde.

Bien avant la formalisation des ODD, l’éducation était considérée comme nécessaire pour le développement dans sa conception basique : savoir lire & écrire, pour acquérir les compétences de la vie courante, résoudre les problèmes du quotidien mais aussi pour développer l’emploi & l’insertion, et, en tant que parent, assurer la santé et le développement des enfants. L’ODD 4 est aujourd’hui un objectif ambitieux qui constitue une pré-condition pour l’atteinte de l’ensemble de l’Agenda 2030 et en particulier (car expressément cité dans leur description) l’accès à la santé pour tous (ODD 3), l’égalité des genres (ODD 5), le travail décent et la croissance partagée (ODD 8), la consommation et la production responsable (ODD 12) ou encore lutte contre les changements climatiques (ODD 13).

Pourtant aujourd’hui un pays sur 4 seulement atteint les objectifs en termes de pourcentage du PIB à allouer à l’éducation (y compris les pays dits développés). C’est l’intérêt de l’ODD 4 aussi que de fixer des objectifs pour tous les pays.

L’éducation sauve littéralement des vies

Anna Cristina d'Addio

UNESCO

Au-delà de l’éducation formelle d’ici à 2030, il s’agit aussi de « faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non-violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable » (cible 4.7).

Zoom sur le MOOC Objectifs de développement durable

La question de la sensibilisation et de la communication autour des Objectifs de développement durable constitue un préalable et une condition de réussite au développement d’actions transformatives.

Ce MOOC (massive online open course) développé par l’Université virtuelle environnement et développement durable (UVED) répond à cet enjeu, alors que seulement 6 % des français savent ce que sont les ODD. L’éducation aux ODD peut constituer un levier puissant dans la perspective de changer cet état de fait, de permettre l’appropriation de ces problématiques par toutes les composantes de la société et le partage d’une vision commune. Il s’agit ici de contribuer à créer sur le long terme un environnement propice à des partenariats fondés sur une ambition transformative.

Retrouver le MOOC ODD de l’Université virtuelle environnement et développement durable.

Si une fille est éduquée, elle parvient à pouvoir bien s’occuper de sa famille et à participer à une bonne éducation pour ses enfants donc ça devient un atout pour accroître le développement et la croissance économique du pays 

Marie-Augustine Dieme

défenseuse des droits des filles au Sénégal

Comment soutenir l’accès à une éducation de qualité pour tous et innover ?

Par nature, les projets en faveur de l’éducation sont donc multisectoriels & multi-acteurs. L’éducation n’est pas une prérogative des enseignants mais un droit pour tous et il est nécessaire d’inclure tous les acteurs, y compris les médias qui peuvent changer l’imaginaire de certains secteurs et promouvoir, par exemple, l’inclusion (filles, personnes handicapées).

Au-delà du visible et du quantitatif, il importe de s’intéresser à la qualité de l’éducation dispensée. En effet si en Afrique, il y a eu une grande progression de l’accès et de la scolarisation dans les dernières années, des mesures plus fines ont montré qu’une grande part des élèves quittant le primaire n’avait pas les acquis de base et que 50% n’accèdent pas au niveau du collège. L’offre éducative doit ainsi être adaptée au contexte. Il s’agit de prendre en compte l’éducation formelle comme non formelle et de s’inscrire dans un contexte local en s’appuyant sur le renforcement des capacités locales – l’éducation ne se limite pas au cadre de l’école ou de l’école publique reconnue par l’Etat et les appuis doivent véritablement cibler un renforcement de capacité des enseignants.

Il s’agit de développer des systèmes éducatifs qui répondent aux demandes et aux besoins des populations locales 

Mahfou Diouf

Aide et Action

Quand on parle de lecture, on parle d’un apprentissage individuel et différencié pour chaque enfant. Apprendre à lire est l’une des choses les plus difficiles qui soit car ce n’est pas un acte programmé comme le fait de manger ou de marcher. Apprendre à lire met en jeu de nombreuses compétences qui peuvent être difficiles à acquérir. C’est pour cela qu’un soutien des enfants dans leur apprentissage est souvent nécessaire. Ils ont besoin à la fois d’un soutien pédagogique porté par les enseignants, d’un soutien familial porté par les parents mais également d’un soutien de toute la communauté, en particulier dans certains pays d’Afrique où elle joue un rôle important dans le quotidien. Savoir lire est aussi un acte de liberté pour tout individu : lire c’est pouvoir entrer dans la pensée et l’imaginaire de l’autre. C’est une façon de grandir.

Zoom sur le modèle 'Unlock Literacy' de Vision du Monde

Vision du Monde (World Vision) a développé le modèle « Unlock Literacy », un programme pour l’apprentissage de la lecture, ancré dans la recherche fondamentale qui accompagne les enseignants, les parents ainsi que la communauté dans laquelle s’inscrit l’enfant. Le projet Unlock Literacy est mis en place dans 52 pays pour le cycle primaire dans les écoles, mais également dans les communautés. Ce modèle est basé sur des recherches qui démontrent que l’apprentissage de la lecture est complexe : c’est une activité cognitive, sociale et culturelle. Le développement de la lecture est multi-environnemental : les enfants développent des capacités de lecture à l’école mais également à la maison et dans la communauté en général. Pour cela, la sensibilisation des parents à l’importance de l’éducation et la formation à des compétences d’accompagnement de leurs enfants sont essentielles. Dans le projet Unlock Literacy, trois environnements sont considérés comme indispensables pour l’apprentissage de la lecture : la famille, l’école et la communauté au sens large. Entre 2012 et 2017, le programme a pu améliorer le taux d’alphabétisation de près de 1,7 million d’enfants via la formation de 83 000 enseignants, l’ouverture de 6 000 clubs de lecture et l’édition de 4 millions de livres.

Pour plus d’information :
https://www-visiondumonde-fr.wvunited.org/sites/visiondumonde.fr/files/pdf/Compte_rendu_convergences_18.pdf

 

La sphère familiale est essentielle à l’apprentissage de la lecture mais cette dimension est rarement prise en compte dans les grandes réflexions éducatives. On pense souvent que l’éducation relève seulement de l’école mais le rôle des parents est également essentiel, bien que trop souvent négligé.

Une étude américaine d’Hart et Risley, 30 millions de mots, mesure le nombre de mots entendus par les enfants au quotidien. Les chercheurs ont constaté qu’entre un enfant de 4 ans élevé dans un milieu aisé et un enfant du même âge élevé dans un milieu plus défavorisé, il y a un écart de 30 millions de mots entendus. Dans une famille aisée, les enfants entendent 32 affirmations par heure. Dans une famille plus défavorisée, ils entendent 5 affirmations et 11 interdictions par heure. On constate donc que l’environnement familial est essentiel pour la maîtrise du vocabulaire.

Une enquête PISA sur les pratiques parentales a également montré que 2 pratiques sont liées à des très bons résultats en maîtrise langagière à 15 ans : la lecture d’histoires en primaire, et le fait de montrer une implication dans la scolarité de l’enfant.

En France, on parle souvent des critères socio-économiques pour expliquer le niveau d’étude. Pourtant, cela ne fait pas tout. 63% des enfants d’enseignants ont un BAC +3 alors que ce taux est de 52% pour les enfants de cadres. Il y a bien des pratiques parentales qui sont déterminantes pour la réussite des enfants et qui ne relèvent pas du cadre scolaire. Pourtant, ces compétences parentales sont très méconnues, notamment par les parents eux-mêmes. Par exemple, parler et lire à haute voix aux enfants dès le plus jeune âge est très important.

Dans nos politiques publiques, les questions de préscolarisation sont mises en avant, ce qui est en effet important. Mais, cela ne suffit pas : il est important d’investir sur l’éducation de la petite enfance, en renforçant notamment les compétences parentales qui sont un véritable levier pour l’égalité des chances (James Heckman, Prix Nobel d’Economie). Cette dimension est souvent négligée dans nos politiques publiques. Il y a beaucoup de dispositifs, que ce soit dans les pays du Sud ou en Europe/Amérique, mis en place pour renforcer les compétences parentales. Dans le cas français, on peut par exemple citer la mallette des parents proposée dans l’académie de Créteil pour faire des ateliers avec les parents et les enseignants, dans une logique collaborative. Ce dispositif a notamment eu un impact très fort en matière de lutte contre l’absentéisme.

La formation des parents est un enjeu clé et c’est un investissement relativement peu cher. À l’inverse, lorsque les familles sont défaillantes, cela pose beaucoup de problèmes pour les puissances publiques sur le long terme. Ce travail avec les parents est un enjeu crucial auquel les enseignants sont peu formés. C’est un levier des politiques publiques éducatives qui est sous-développé aujourd’hui et qui a grandement besoin d’être renforcé.

 

On crée une jeunesse qui manque de confiance en elle, qui se connaît mal, dans un contexte sociétal toujours plus anxiogène. Il est crucial d’instaurer et de généraliser, de la maternelle jusqu’au bac+12, des cours de confiance en soi et de gestion des émotions. 

Ericka Cogne

Institut Télémaque

En savoir plus :

https://www-visiondumonde-fr.wvunited.org/sites/visiondumonde.fr/files/pdf/Compte_rendu_convergences_18.pdf

Découvrez le livrable « Éducation et Santé » réalisé par les groupes de travail Convergences

Télécharger le livrable : http://bit.ly/2z3GHNW

Quels leviers pour l’éducation des filles ?

Aujourd’hui 9 millions de filles dans le monde (4 sur 10) se marient avant l’âge de 18 ans. Six pays des 10 pays ayant le plus fort taux de mariage des enfants se trouvent en Afrique de l’Ouest. Le mariage précoce est la raison principale du déficit d’accès à l’éducation des filles dans cette région du monde. Derrière cette réalité, des freins très complexes qui nécessitent une approche multi dimensionnelle – sur les volets sanitaires, légaux, scolaires, politiques ou encore communautaires – car on le sait aujourd’hui une jeune fille qui étudie dans le secondaire a 5% de chances en moins de se marier.

246 millions d’enfants dans le monde, soit 20%, sont victimes de violences scolaires dans le primaire et dans le secondaire. L’école ne doit plus être un lieu d’insécurité pour les enfants, en particulier pour les filles. 

Michelle Perot

Plan France

Quel financement pour l’accès à une éducation de qualité pour tous ?

Bien qu’un enjeu crucial, la mobilisation de financement en faveur de l’éducation est aujourd’hui relativement faible. On dépense environ 5$ / enfant / an en Afrique subsaharienne pour l’éducation. Cela est financé principalement par les Etats eux-mêmes (17% du PIB en moyenne) et par les ménages (43% de leur revenu). Seulement 2% du financement humanitaire international va à l’éducation qui est pourtant le 1er service mentionné parmi les besoins (source : étude PLAN international) Le rôle et l’investissement du secteur privé dans l’éducation notamment dans les pays en voie de développement fait actuellement l’objet de nombreux débats notamment dans la mesure où cet investissement est corrélé au désengagement de l’Etat dans l’investissement dans l’Education : la question du rôle et de la place de l’Etat se pose pour garantir l’accès aux plus vulnérables au système éducatif.

 

Vers une responsabilité éducative des entreprises : quels partenariats territoriaux ?

Au cœur du débat, la “RSE éducative” : quel est le rôle des entreprises dans l’éducation et la formation, et comment ce rôle doit être valorisé ? L’éducation apparaît aujourd’hui comme la “grande oubliée” de la RSE ; pourtant, de nombreux sondages montrent que les jeunes attendent en priorité des entreprises qu’elles forment aux métiers de demain et qu’elles intègrent les jeunes en entreprise. Sur la question du rôle de l’entreprise, un consensus s’est rapidement dégagé : il faut ouvrir aux jeunes, le plus tôt possible, le monde du travail, le monde de l’entreprise, et les motiver à être acteur de leur futur professionnel. Cette rencontre avec le monde professionnel se fait par des parrainages, des journées portes ouvertes, sans se limiter au stage de 3e. L’entreprise a donc un rôle à jouer auprès des jeunes pour compenser les limites du système éducatif, et pour corriger les ambivalences contemporaines : élitisme, obsession pour les diplômes et pour les parcours de réussite. En interne également, l’entreprise doit œuvrer à l’employabilité de ses salariés, en favorisant les évolutions et la formation continue de ses salariés, notamment sur les soft skills. L’école, de son côté, doit valoriser davantage les filières professionnelles. L’entreprise peut donc contribuer à l’éducation par plusieurs canaux : en tant que fournisseur de biens et services, en tant qu’employeur, et en tant que partenaire de l’intérêt général (mécénat de compétences, diffusion du savoir).

Des relations école-entreprise existent déjà en France dans de nombreux établissements scolaires et ont vocation à être renforcées au niveau local comme national 

Frédérique Weixler

Ministère de l'Education

Retrouvez les interviews par la Fondation FACE lors du Forum de :

ILS ETAIENT PRESENTS POUR EN PARLER

  • Anna Cristina d’Addio, Rapport Mondial de suivi sur l’éducation – UNESCO | Global Education Rohen d’Aiglepierre, Agence Française de Développement (AFD)
  • Fanny Benedetti, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) | French Ministry for Europe and Foreign Affairs
  • Sandra Boisseau, Humanité & Inclusion
  • Céline Calvez, Assemblée Nationale | French National Assembly
  • Rita Chalhoub, Vision du Monde
  • Alain Chauveau, Fondation Agir Contre l’Exclusion – Fondation FACE Gervanne Leridon, African Artist for Development (AAD)
  • Ericka Cogne, Institut Télémaque
  • Marie-Augustine Dieme, CONAFE
  • Angélique Figari, Ashoka
  • Stéphane de Freitas, Indigo
  • Suzanne Grant Lewis, UNESCO
  • Judith Grumbach, Réalisatrice
  • Céline Liegent, STEF
  • Joseph Nzaly, Unlock Literacy
  • Michelle Perrot, Plan International France
  • Hugo Petitjean, Seek Development
  • Delphine Pommeray, UVED
  • Delphine Saulière d’Izarny, Bayard Pesse
  • Ramatou Touré-Merlo, Bureau régional d’Afrique du Centre et de l’Ouest, Unicef | UNICEF in West and Central Africa
  • Louise Tourret,
  • Sarah Vanbremeersch, Impact Campus
  • Marc Vanesson, Vers le Haut
  • Frédéric Vuillod, Médiatico
  • Frédérique Weixler, Ministère de l’Éducation nationale
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