
Quand on est en fauteuil roulant, on ne peut pas se déplacer sans voiture aménagée – d’une rampe ou d’un poste de conduite équipé – faute de transports en commun accessibles, et de pouvoir rentrer dans une voiture classique. Or en France, on compte plus de 100 véhicules de ce type. Mutualiser l’ensemble de ce parc, c’est permettre à plus de 400 000 personnes en fauteuil à cause d’un handicap, et 1,2 million de personnes âgées qui ont perdu leur mobilité, de se déplacer librement, partout en France et à moindre coût. C’est sur ce pari que Wheeliz, le premier site au monde de location de voitures aménagées, entre particuliers, a vu le jour en 2015. Aujourd’hui, la startup propose 700 véhicules sur l’ensemble du territoire, à un prix moyen de 65 € par jour, soit 20 fois plus de voitures que chez un loueur spécialisé, et pour un prix trois fois moindre.
Une idée révolutionnaire ? Pas du tout. De nombreux sites de location de véhicules entre particuliers, comme Drivy ou Ouicar, existaient déjà. En revanche, rien n’existait pour les personnes en situation de handicap moteur, alors que ces personnes plus que quiconque, ont besoin de davantage de mobilité.
Les outils du numériques représentent un vivier formidable de solutions de mobilité pour le public en situation de handicap, notamment grâce au collaboratif et à la solidarité. Sur Wheeliz, on observe un vrai sentiment d’entraide, car les utilisateurs étant tous concernés par les difficultés du quotidien pour se déplacer, ils sont manifestement prêts à rendre service à une autre personne dans le besoin. D’autres solutions émergent également, basées sur ces mécaniques de collaboratif par le numérique, telle que la plateforme Jaccede, qui permet à une personne en fauteuil de noter et décrire l’accessibilité des lieux publics, ou encore les jeunes startups comme Faciligo et Handivalise, qui proposent de mettre en relation une personne en situation de handicap avec un accompagnateur dans les transports en commun. Et si l’ère de la mobilité réduite était sur le point de disparaître ?
Charlotte de Vilmorin, Fondatrice, Wheeliz