L’économie circulaire est en pleine croissance et son utilité environnementale n’est plus à démontrer. Ce qui est moins évident, c’est la façon dont cette nouvelle économie peut aujourd’hui être un vecteur d’inclusion sociale. D’ici 2030, 580 0001 nouveaux emplois seront créés en Europe dans ce seul secteur. Mais comment en faire profiter les moins qualifiés, les actuels exclus du marché du travail ?
Depuis 2011, le projet de Lemon Tri est d’apporter des solutions concrètes et innovantes à des problématiques de tri, de collecte et de valorisation des déchets, avec une approche résolument inscrite dans l’économie circulaire. L’entreprise installe par exemple des bornes de collecte là où le tri est faible (bureaux, gares, espaces publics, etc.) ; elle recycle certains déchets qui étaient précédemment incinérés ou enfouis, faute de tri suffisant ou de filières industrielles existantes. Lemon Tri propose également des services pour réduire les déchets à la source et encourager la réutilisation, comme la consigne sur les emballages. Elle se donne pour mission de faire disparaître la notion de « déchet ».
En 2016, ce projet entrepreneurial a pris une dimension sociale beaucoup plus forte avec le lancement de Lemon Aide, une joint-venture sociale co-fondée avec la Fondation FACE et Danone, dédiée à l’insertion par l’activité économique. L’ambition de Lemon Aide est d’utiliser l’économie circulaire comme vecteur d’inclusion et ainsi de générer un triple impact : environnemental, social et économique. Une démarche qui anime les équipes et que plébiscitent fortement les clients et partenaires.
Les métiers de la logistique dans l’économie circulaire (collecte, tri, conditionnement) demandent assez peu de qualifications préalables et sont donc un sas idéal pour se (re)lancer dans une activité professionnelle. En même temps, parce qu’elle permet d’économiser des ressources rares, de faire « respirer » la planète, cette activité rend particulièrement fiers ceux qui l’exercent. Ce sont de plus des métiers non délocalisables, avec un impact positif direct à l’échelle locale.
Aujourd’hui, 60 salariés en situation préalable d’exclusion sont passés par ce programme tremplin. Le fait qu’il soit court – 6 mois – et très fourni en accompagnement et en formations, qui comptent pour 20% du temps de présence, le rend atypique et novateur. 75% des Lemon Aiders en sont ressortis avec un emploi stable ou une formation professionnalisante. Nous sommes très fiers de ces résultats et souhaitons plus que jamais continuer à mobiliser nos énergies d’entrepreneurs pour accélérer ce développement.
Augustin Jaclin
Co-fondateur,
Lemon Tri
Note de bas de page
1. https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/MEMO_14_450