Le 12 janvier 2017 a marqué la sortie de la 5e édition du Baromètre de l’Entrepreneuriat Social, publiée par Convergences en partenariat avec KPMG, Ashoka, le Mouves, OpinionWay, France Active, BNP Paribas et la Fondation CHANEL. Projet collaboratif inédit mené entre les rédacteurs, les partenaires et Convergences, le Baromètre identifie les acteurs clés de l’entreprenariat social et décrypte les tendances innovantes dans le secteur.
Bernard Bazillon, Directeur associé Economie Sociale et Solidaire chez KPMG, et Carolina Herrera, Directrice adjointe chez Convergences, ont salué à cette occasion tous les acteurs qui ont rendu le Baromètre possible et ont présenté le sujet de la 5e édition du Baromètre : « Le rôle de l’entrepreneuriat social dans la transition vers des territoires durables ».
LE SONDAGE EXCLUSIF : L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL EN FRANCE EN 2016
En guise d’introduction, la journaliste Annabelle Baudin a interpellé l’audience par ces interrogations : « Qui d’entre vous est attiré par le secteur de l’entrepreneuriat social pour consommer autrement ? Pour y travailler ? Pour y agir comme bénévole ? Pour y lancer son activité ? ». L’occasion de comparer les réponses de l’audience à celles des personnes interrogées par le sondage OpinionWay 2016 sur la perception de l’entrepreneuriat en France, présenté en exclusivité dans le Baromètre.
Frédéric Micheau, Directeur des études d’OpinionWay était présent pour détailler les résultats du sondage mené auprès du grand public et des entrepreneurs sociaux. Notoriété, perception et attractivité du secteur font partie des thématiques soulevées par le sondage et pour lesquelles on remarque une évolution générale positive par rapport aux années précédentes. Plusieurs des statistiques présentées dans le Baromètre témoignent de l’optimisme des entrepreneurs sociaux quant au développement du secteur, mais aussi de leur envie de gagner en crédibilité dans les années à venir.
PLACE AU DÉBAT : DE LA DYNAMISATION DU TERRITOIRE À L’ESSAIMAGE À L’INTERNATIONAL
Au-delà des chiffres, la soirée a fait la part belle à des temps d’échange sur trois sujets phares du 5e Baromètre de l’Entrepreneuriat Social : dynamisation du territoire, mobilisation citoyenne et entrepreneuriat social à l’international, pour lesquels différents intervenants ont apporté leur éclairage.
Eve Durquety, Responsable du développement chez KPMG, a été interrogée sur sa vision du rôle des entrepreneurs sociaux dans la dynamisation du territoire. Elle a mis en avant leur pertinence en raison de la nécessité de trouver des alternatives à l’économie classique dans le contexte actuel de sortie de crise. Pierre Garnier, Président de la Société d’Investissement France Active, a pour sa part estimé que les nouveaux besoins des entrepreneurs sur les territoires ne se résumaient pas à des enjeux financiers mais comprenaient aussi des besoins d’accompagnement et de mise en réseau.
Directeur du développement chez Ashoka, a appelé à une French Tech pour l’entrepreneuriat social. Pour lui, une « French Tech de l’innovation sociale » permettrait de repérer et de fédérer les territoires pionniers, et d’encourager d’autres à leur emboîter le pas. Créer de pôles d’excellence, lancer une initiative de labellisation et faire de l’innovation sociale un des piliers des politiques de développement des territoires, sont autant de leviers présentés pour faire de la France une nation pionnière en Europe et dans le monde.
Pour Nicolas Bard, Co-fondateur d’ICI Montreuil, il importe de créer des structures d’entrepreneurs sociaux à l’ancrage territorial fort et qui valorisent des savoir-faire locaux. Pierre Pageot, Directeur du développement chez Fermes d’Avenir, monte sur scène pour proposer de repenser les pratiques agricoles en intégrant les principes de la permaculture. S’inspirer des écosystèmes naturels pour concilier une production efficace et durable, c’est le modèle de Fermes d’avenir.
Sur le sujet de l’entrepreneuriat social comme un levier de mobilisation citoyenne, Caroline Neyron, Déléguée générale du Mouves, les citoyens doivent plus que jamais miser sur leur pouvoir de « consomm-acteurs », par exemple en mettant à profit leur temps (crowdtiming), ou via des investissements personnels (crowdfunding). Joséphine de Bartillat, Coordinatrice de Youth We Can! et Chargée de projets chez Convergences, a d’ailleurs fait le constat d’un changement dans la nature de l’engagement chez les jeunes. Pour les 18-30 ans, la recherche de solutions ne passe plus toujours par un engagement politique. La jeunesse s’engage aujourd’hui davantage en défendant des causes et en accordant une large place au sens et à l’impact dans ses choix professionnels, notamment en exerçant des emplois tournés vers l’économie sociale et solidaire. Pour Jérôme Lhote, Président et co-fondateur de Koom, ce sont les citoyens qui pourront relever les enjeux sociétaux de demain. Sa plateforme web a pour but de mobiliser les citoyens, les entreprises et les collectivités locales à travers des défis et réponses concrètes sur lesquelles agir ensemble.
Dernier thème développé au cours de la soirée, celui de l’entrepreneuriat social à l’international.
Concernant l’essaimage à l’international, Maha Keramane, Responsable Entrepreneuriat social et microfinance pour l’Europe chez BNP Paribas, souligne le rôle accru du secteur financier via des solutions bancaires pour les entrepreneurs sociaux.
Les panellistes ont aussi mis l’accent sur l’importance de la consolidation du projet en amont d’un changement d’échelle à l’international. Jean Moreau, co-fondateur de Phénix, une entreprise sociale qui lutte contre le gaspillage et pour la réutilisation des invendus en a fait le constat : s’il envisage aujourd’hui d’internationaliser ses activités, c’est que Phénix bénéficie déjà d’une solide implantation dans plusieurs villes françaises. Il souligne que, comme dans le cas d’un essaimage en région, les entrepreneurs sociaux ont besoin de bénéficier de retours d’expériences afin de consolider leur projet en France avant de se lancer dans un export à l’étranger.
UN APPEL À UNE CONVERGENCE DE TOUS LES ACTEURS
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Dans leurs mots de conclusion, Pierre Valentin, Administrateur de Convergences, et Emilie Poisson, Directrice exécutive, ont rappelé que les entrepreneurs sociaux incarnent la noblesse du travail utile grâce à la mutualisation des moyens. Si la chose la plus puissante au monde est une idée nouvelle dans les mains d’un entrepreneur, ce qui l’est encore plus est une idée nouvelle dans les mains d’un groupe d’entrepreneurs. Convergences entend donc bien continuer à encourager la convergence de ces acteurs du changement pour construire un monde « Zéro exclusion, Zéro carbone, Zéro pauvreté » !