Tous les mois, les Apéros Youth We Can! donnent la parole à des jeunes engagé·e·s qui viennent raconter leur parcours et partager leur vision d’une société plus inclusive et responsable. L’objectif ? Créer le déclic chez ceux et celles qui n’osent pas encore s’engager et les accompagner pour sauter le pas !

C’est à la REcyclerie, un tiers-lieu d’expérimentation dédié à l’éco-responsabilité, que nous nous sommes retrouvé·e·s pour l’apéro Youth We Can! Une planète en forme, ton meilleur complément santé !. Cette ancienne gare du boulevard Ornano a été remise au goût du jour pour devenir un espace de partage et d’échange, où l’on trouve notamment un atelier collaboratif et une ferme urbaine. Pour l’occasion, c’est dans le Corner que nous avons accueilli une vingtaine de personnes venues rencontrer trois intervenantes issues du domaine de la santé environnementale. Les santés humaine et environnementale sont depuis toujours étroitement liées, très certainement encore plus aujourd’hui. À l’heure où les dérèglements climatiques posent de grandes questions quant à notre propre existence, il devient alors essentiel de pouvoir y répondre en s’appuyant sur la science et la recherche.

Quels facteurs environnementaux influent sur la santé humaine ? Comment réduire notre impact sur l’environnement pour sauvegarder notre propre santé ? Comment la communauté scientifique peut maximiser ses efforts dans la lutte contre les dérèglements climatiques ? Fanny Ledonné (Responsable Programmes et Fondations abritées Santé et recherche médicale à la Fondation de France), Célia Colombier (Coordinatrice du réseau ÎSÉE de l’Institut Paris Région) et Mathilde Rateau (Chargée de mission au réseau ÎSÉE de l’Institut Paris Région) ont évoqué leurs parcours et ambitions dans la santé environnementale, le 17 novembre dernier.

La recherche médicale, la réponse aux dérèglements climatiques qui doit parler à tous les publics

Depuis toujours attirée par les sciences, les mécanismes naturels et tout particulièrement la santé humaine, Fanny concède un certain flou sur les notions d’environnement et de santé lorsqu’elle était étudiante, voire une incompréhension de l’impact qu’elle pouvait avoir sur ce binôme en tant que scientifique. Après un cursus universitaire scientifique soldé par une thèse et marqué par une expérience en médiation scientifique et vulgarisation, Fanny souhaite s’éloigner de la blouse blanche et des pipettes de laboratoire pour se rapprocher d’un public moins expert. Elle décide alors de rejoindre la Fondation de France et son projet sur la santé environnementale.

Comment notre santé en tant qu’être humain est directement impactée par l’environnement dans lequel nous évoluons ? Cette grande question dicte le travail de Fanny, qui s’est engagée à y répondre, mais également à en diffuser la réponse au plus grand nombre. Rendre accessible l’information scientifique que nous pourrions qualifier de « brute » à un public moins averti et connaisseur n’est pas mince affaire, mais est pourtant essentiel pour sensibiliser et faire adhérer. La recherche scientifique est en effet un levier majeur de maîtrise et de connaissances des sujets qu’elle couvre, à condition que ces informations soient communiquées au grand public de façon accessible et que nous en comprenions le sens. Prenons l’exemple du produit ménager le plus meurtrier de nos placards, le produit à vitre : comment comprendre sa dangerosité sans déchiffrer les pictogrammes qui la démontre ? C’est précisément là qu’interviennent Fanny et la Fondation de France : sur la base des fonds des donateurs, des études et projets de recherche sont financés dans le cadre de la santé environnementale. Ces recherches couvrent le champ très large de la santé environnementale : pesticides, produits toxiques dans notre consommation quotidienne, impact de la pollution de l’air sur nos organismes, etc. Tant de sujets qui nous concernent tous et toutes, dont les études et résultats sont pensés, travaillés, pour sensibiliser le plus de personnes possibles et ainsi motiver des changements de pratique pour lutter contre les conséquences néfastes de nos pratiques sur notre santé.

La recherche scientifique s’intensifie, et la liste des polluants ayant des effets sur la santé s’allonge. En tant qu’étudiant·e ou professionnel·le du domaine scientifique, il en va de votre devoir de transmettre vos connaissances aux moins averti·e·s. C’est comme cela que vous aurez un véritable impact, que vous agirez pour la cause qui vous motive et dans laquelle vous excellez. Pour adhérer à votre cause, un public doit en comprendre les tenants et aboutissants. Une fois le travail de retranscription, de vulgarisation et de partage effectué, alors s’opèreront de réels changements de pratique par le grand public.

Du besoin des collaborations multisectorielles pour répondre aux questions de santé environnementale

Deux profils différents, des compétences complémentaires, un objectif commun. Voilà comment pourrait être présentées Mathilde et Célia. L’une spécialisée dans la santé (notamment publique) grâce à son cursus scientifique, l’autre issue des sciences politiques et spécialisée dans le plaidoyer et la santé publique. Toutes deux travaillent désormais ensemble au réseau ÎSÉE, piloté par l’Institut Paris Région, et sont convaincues de la nécessité de créer des synergies et développer des collaborations multisectorielles pour faire face aux enjeux de santé environnementale.

Parmi des thématiques comme les transitions sociale et environnementale au sein des territoires, ou encore l’aménagement urbain, la santé publique jouit d’une place privilégiée dans le projet de Mathilde et Célia. Le lien entre les différentes thématiques que nous venons de citer est par ailleurs évident, et illustre parfaitement l’importance du travail interdisciplinaire effectuée par nos intervenantes. Les politiques publiques territoriales, qui s’accordent avec les politiques d’urbanismes par exemple, sont le fruit d’une collaboration multisectorielle et apporte une réponse locale à un enjeu sociétal plus large. Appliquée à la santé environnementale, il est alors légitime de croire dans le caractère exponentiel de la collaboration multisectorielle : plus les nombreux et divers acteurs de la santé environnementale collaborent, plus leur travail sera impactant. Ainsi, le réseau ÎSÉE rassemble des organismes d’études et recherche, des services publics, des associations, des sociétés privées ou encore des collectivités, etc. Une communauté étendue qui couvre alors un large spectre de thèmes de la santé environnementale tels que l’alimentation, la qualité de l’eau, des sols, la perte de biodiversité, ou même l’adaptation au changement climatique.

Comme Fanny avant elles, Célia et Mathilde mettent un point d’orgue à la lutte contre un phénomène récemment nommé : l’éco-anxiété. Être conscient·e des dérèglements climatiques et du rôle que nous jouons peut-être très anxiogène, tout particulièrement pour les professionnel·les évoluant dans la santé environnementale. Comment lutter contre cela ? Agir, encore et encore. S’engager, travailler avec des personnes qui partagent vos convictions, constater que beaucoup de choses se font sur le terrain, pour appréhender avec plus de confiance toutes celles qu’il reste à faire.

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