Pourquoi ne pas remplacer [le label bio] ou lui adjoindre un label plus exigeant, qui intègre à la fois des critères écologiques et sociaux ?
Le pouvoir magique de la transition alimentaire
Je vais vous faire une confidence… chez Baluchon, nous sommes fascinés par le pouvoir magique de l’ESS. Sa capacité à transformer les problèmes en solutions, les boucs émissaires en parties-prenantes.
Prenons la transition alimentaire, par exemple. Avant la crise sanitaire, c’était l’un des défis auxquels notre société était confrontée. Le Covid-19 en a fait un enjeu majeur. Par transition alimentaire, nous entendons le fait de donner accès à tous à une alimentation de qualité, certes. Il s’agit aussi de maintenir des surfaces agricoles territorialisées. De favoriser les pratiques respectueuses de l’humain et de l’environnement. De penser la relation entre système agro-alimentaire urbain et péri-urbain. D’éviter le déchet alimentaire, systématiquement le revaloriser. De prendre en compte chaque partie prenante d’un bout à l’autre de la chaine de valeur.
Il s’agit de santé, de lutte contre les pesticides, de développement durable, de revenus décents pour les agricultrices et les agriculteurs, de propriété des terres agricoles, de propriété intellectuelle des semences… Bref, de créer et enrichir des écosystèmes justes et durables.
Pour un nouveau label
La crise sanitaire que nous affrontons a révélé au grand jour l’importance du maillon humain de la chaîne alimentaire, tout comme la dimension sociale de nos métiers. Ce qui a été rendu visible c’est le rôle essentiel que jouent les femmes et les hommes qui assurent la production, la transformation et la distribution des denrées de première nécessité, notamment alimentaires. Dans le système économique qui dominait jusqu’à présent, ces travailleurs étaient mal payés, dénigrés, parfois marginalisés, uberisés… en bout de chaîne. Il est temps de reconnaitre et de valoriser leur utilité sociale et territoriale.
La transition alimentaire représente un formidable vecteur de croissance, de convivialité et de rapprochement social. Elle peut créer des milliers d’emplois locaux, de qualité et accessibles à tous. Elle ouvre des perspectives de développement économique, d’inclusion, d’innovation et de différenciation pour les entreprises françaises.
Autant de raisons pour lesquelles Baluchon milite pour intégrer des clauses sociales au label bio. En effet, pourquoi ne pas le remplacer ou lui adjoindre un label plus exigeant, qui intègre à la fois des critères écologiques et sociaux ? Un nouveau label qui prenne réellement en compte l’ensemble de la chaîne de production-transformation-distribution alimentaire verrait alors le jour.
Prendre conscience collectivement de la responsabilité du secteur alimentaire en matière de droits sociaux et d’insertion professionnelle et transformer cette prise de conscience en action, c’est cela le pouvoir magique de l’ESS !
François Dechy
Président fondateur
Baluchon