Face à un changement climatique pour l’essentiel déjà à l’œuvre, le Nicaragua, et en particulier ses zones rurales, doit s’adapter. La hausse locale des températures perturbe par exemple la production de café à basse altitude et impacte directement les revenus des caféiculteurs. Pour répondre à ces problématiques, l’institution de microfinance Financiera FDL est en première ligne. Près de 80% de ses clients vivent en zone rurale, et elle consacre 37% de son portefeuille de crédit à l’agriculture. Depuis plus de 20 ans, elle a choisi de s’engager dans la microfinance verte.
Tout d’abord, l’IMF a progressivement développé une série de produits pour accompagner les producteurs vers des pratiques culturales plus résilientes. Elle promeut par exemple la plantation d’essences de bois de chauffage autour des parcelles, et développe des crédits à l’équipement photovoltaïque. Financiera FDL propose également des produits innovants tels le « credito ambiental » (crédit environnemental). Ce crédit de long terme, qui est associé à un appui technique, voit son taux d’intérêt diminuer au bout d’un an si le producteur adopte des pratiques agricoles durables. L’IMF considère que cette incitation constitue une rémunération pour « service environnemental rendu ».
Le dernier produit de crédit lancé par Financiera FDL, Ecomicro, concerne spécifiquement les mesures d’atténuation des risques climatiques subis par les clients. Il s’agit par exemple de financer des citernes à eau, des puits, des systèmes de micro-irrigation ou encore de la plantation d’arbres dans les pâtures, le sylvopastoralisme.
Par ailleurs, l’IMF adopte des pratiques responsables : elle exclut de ses activités le financement de projets contigus de zones protégées, l’acquisition d’équipements polluants, ainsi que l’achat de terres, dans un contexte où beaucoup de producteurs visent l’augmentation de leur revenu par l’achat de parcelles plutôt que par l’amélioration des rendements. En effet, l’IMF constate que localement, la production extensive exige de déforester. À l’inverse, un modèle intensif tel que l’agroforesterie se révèle particulièrement productif, et écologiquement soutenable.
L’accompagnement au changement de pratiques culturales étant coûteux, une des principales difficultés de l’IMF est de trouver des financements externes. Malgré ce défi, Financiera FDL s’est résolument tournée vers une finance verte, pour s’attaquer aux causes du changement climatique, en essayant d’agir sur l’impact environnemental de ses clients, comme à ses conséquences, par des mesures d’adaptation au risque climatique.
En l’espèce, le credo de la Financiera FDL est de proposer des solutions « gagnant-gagnant », puisque la réduction des risques climatiques au niveau des producteurs induit une réduction des risques pour l’IMF. Celle-ci va même jusqu’à considérer que la transition écologique est une nécessité pour assurer la pérennité de ses services, donc sa survie.
LAURENT CHÉREAU
RESPONSABLE COMMUNICATION
SIDI