Selon les Nations unies, 5 000 à 7 000 milliards de dollars d’investissements annuels à l’échelle mondiale jusqu’à 2030 sont nécessaires pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), dont 4 500 milliards dans les pays et marchés émergents1. A titre de comparaison, l’aide publique au développement des trente pays membres du Comité d’Aide au Développement de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) a atteint 153 milliards de dollars2 en 2018, ne couvrant qu’un trentième des besoins.

Dans ce contexte, la mobilisation des capitaux privés pour les ODD s’avère indispensable, d’autant plus que la réalisation des 17 Objectifs représenterait près de 12 000 milliards de dollars de nouvelles opportunités de marchés3. L’article 69 de l’Agenda 2030 insiste ainsi sur le rôle des investisseurs pour financer l’innovation et réussir ainsi la transition vers une économie durable.

Depuis le début des années 2000, la montée en puissance des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) dans les choix d’investissement a montré un changement de paradigme en matière  de responsabilité sociétale chez les investisseurs. Plusieurs pratiques, regroupées sous le nom d’investissement socialement responsable (ISR) ont vu le jour : exclusion des États ou secteurs controversés (armement, tabac etc.), sélection des émetteurs en fonction de leur performance ESG, finance à impact etc.

La multitude de ces approches les rend cependant peu visibles pour les bénéficiaires et inégalement appropriées par les investisseurs : l’ISR reste un marché de niche.

Les ODD représentent dans ce contexte une triple opportunité pour les investisseurs. C’est tout d’abord un cadre de réflexion stratégique qui permet à la fois d’identifier les secteurs à risque dans un contexte de transitions rapides (et ainsi éviter d’investir dans des futur actifs échoués) et de saisir de nouvelles opportunités liées au développement durable (marchés émergents). Les Principes pour la Finance à Impact Positif, initiative onusienne, visent à diffuser cette approche chez les investisseurs. C’est un langage commun qui, par son approche partenariale et transversale, facilite le dialogue entre toutes les parties prenantes (relation entre investisseurs et émetteurs notamment). Des coalitions d’investisseurs autour des ODD se sont ainsi formées dans les pays nordiques, comme le Dutch SDG Investing Agenda aux Pays-Bas. C’est enfin une grille d’analyse holistique, adaptée pour évaluer et communiquer sur la contribution des investissements réalisés au développement durable. Elle est utilisée par un nombre croissant de sociétés de gestion.

Cependant, des freins méthodologiques persistent : comment articuler ce nouveau référentiel avec l’analyse ESG et avec les pratiques des entreprises ? La question des données et de leur analyse sont également centrales : quelle mesure d’impact, avec quels indicateurs et quelle méthodologie ? Les indicateurs nationaux ne sont pas tous directement transposables en langage investisseur. L’harmonisation des schémas d’analyse, d’évaluation et de reporting des contributions aux ODD est pourtant indispensable pour éviter l’ODD-washing.

Plusieurs leviers peuvent être activés pour lever ces freins. Au niveau international, les Principles for Responsible Investment (PRI) et la Global Reporting Initiative (GRI) travaillent à l’harmonisation des cadres de rapportage des émetteurs et des investisseurs. Par ailleurs, la taxonomie des actifs durables de la Commission européenne entend clarifier la méthode d’évaluation des émetteurs.

En France, la feuille de route relative à l’Agenda 2030 entend faire dialoguer entreprises, investisseurs et autres parties prenantes pour diffuser les bonnes pratiques, créer des synergies et des coalitions et ainsi accélérer la mobilisation des acteurs en faveur des ODD. Si de plus en plus d’investisseurs pionniers se saisissent des ODD, il s’agit désormais de confirmer la dynamique enclenchée pour changer l’échelle des investissements durables.

1 UNEP FI, « Rethinking impact to finance the SDGs », 2018
2https://www.economie.gouv.fr/cedef/aide-publique-au-developpement
3 Business Sustainable Development Commission (BSDC), « Better Business, better world », Janvier 2017

RÉMI ROUSSELET
CHARGE DE MOBILISATION INVESTISSEURS ET ODD &
GWENAËL ROUDAUT
ADJOINT A LA CHEFFE DE DÉPARTEMENT
DÉPARTEMENT PROJETS ET VEILLES STRATÉGIQUES,
MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE (MTES)

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