Microfinance et Impact investing sont 2 moyens d’innover financièrement pour innover socialement. Ce n’est pas un hasard si l’un des premiers Contrats à impact social (CIS) ou Social impact bonds labellisés par le gouvernement français est présenté par l’Adie, institution de microcrédit.

Dans une définition large de l’Impact investing, la microfinance est incluse. Le Rapport 2017 du Global Impact Investing Network (GIIN) rapporte que sur les 114 milliards de capitaux sous gestion recensés en 2017, 12% soit environ 13 milliards sont dédiés à la microfinance. Pour la France, l’Association Française des Investisseurs pour la Croissance (AFIC) chiffre à 1,26 milliards d’euros les Fonds à impact social hors microfinance.

Les travaux pour la France du Comité Consultatif donnent une définition resserrée de l’Investissement à Impact Social (IIS) : « Investissement qui allie explicitement retour social et retour financier sur investissement. L’investissement à impact social implique en conséquence l’établissement d’objectifs sociaux prioritaires et spécifiques, dont l’impact est mesurable par un processus continu d’évaluation. Ces investissements peuvent être réalisés dans tous types juridiques d’organisations ayant un modèle économique pérenne, et viser des niveaux de rémunération s’étendant de l’absence de rémunération à des rendements proches du marché ».

L’IIS ainsi défini est en phase d’émergence (74 CIS dans le monde pour 250 millions d’euros) tandis que la microfinance est un secteur d’investissement à (relative) maturité qui se chiffre en milliards. Cette antériorité conduit à répondre que la microfinance peut être une source d’observation pour l’IIS. D’observation plus que d’inspiration car l’IIS peut apprendre de la microfinance, tant de ses réussites que de ses échecs, de ses impacts positifs que négatifs.

Le premier sujet d’observation porte sur les modèles économiques : la microfinance s’est organisée dès sa création, notamment au Sud, pour atteindre des niveaux de rentabilité suffisants, assurant une pérennité inspirante pour l’IIS. Les IMF sont d’ailleurs elles-mêmes très souvent des entreprises sociales. Partant de ce principe, le Comité a spécifié que les organisations accueillant des investissements à impact social devaient avoir un modèle économique pérenne. Les coûts de la microfinance sont stables –autour de 2,2% des capitaux sous gestion. Mais il faut aussi poser des limites supérieures. Certaines IMF ont recherché des niveaux de rentabilité excessifs, débouchant parfois sur des enrichissements personnels sans cause, qui doivent inciter à deux réflexions pour l’IIS. La première, retenue dans notre rapport, consiste à chercher à réduire l’amplitude du risque lié à l’investissement et de ce fait des amplitudes de gains pour les investisseurs à impact social. La seconde, afin de mitiger le risque de dérive lucrative du social, consiste à inciter les investisseurs à instaurer une proximité avec les entreprises sociales pour s’assurer de la sincérité et de la primauté de l’objectif social.

Une seconde observation vient de l’origine des ressources. Les Objectifs de développement durable coûtent cher. Il faut inventer de nouvelles plateformes de financements institutionnels/privés et la microfinance l’a fait : les financeurs institutionnels représentent 47 % des financements de la microfinance dans le monde. Les IMF prouvent donc l’effet de levier.

Une troisième observation tient à ce que le partage des indicateurs de performance (sociale et financière) a permis le développement du secteur de la microfinance (Microfinance Information eXchange, MIX). Un effort a été fait pour dégager indicateurs standards et outils de rating, ce qui a facilité la venue des investisseurs. L’IIS doit progresser sur ses indicateurs d’impact, bien que cela constitue un une difficulté par rapport à la microfinance du fait de problématiques plus complexes (réinsérer des détenus, faire reculer l’échec scolaire, etc.).

Enfin, la microfinance peut inspirer l’IIS par son modèle de mobilisation de capitaux du Nord au profit du Sud en ayant recours à des outils de fonds propres, quasi fonds propres et dettes. Les outils d’IIS, s’inspirant de la microfinance, pourraient alors jouer un rôle d’investissement à « impact développement ».

Nous sommes au début de l’IIS. Les débats restent vifs. Tirer des enseignements de la microfinance peut permettre d’objectiver les arguments, de gagner du temps. Les fractures de nos sociétés révélées lors du Brexit ou lors des élections françaises doivent inciter à l’innovation financière pour apporter des solutions plus. Pendant sa campagne Emmanuel Macron s’est engagé à « poursuivre le déploiement de contrats  à impact social, pour financer, grâce à des partenaires privés, des expérimentations de programmes sociaux de prévention innovants »[1]. Chiche?

 

Hugues Sibille,

Président de la Task Force de l’impact Investing en France &

Président de la Fondation Crédit Coopératif &

Président du Labo de l’ESS

 

[1] https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/economie-sociale-et-solidaire

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