LES BELLES HISTOIRES

La belle aventure de CRÉSUS : rencontre avec Jean-Louis Kiehl, lauréat des Prix Convergences France en 2011

À propos de CRÉSUS

CRÉSUS est un réseau d’associations fédérées à but non lucratif dont la mission est reconnue d’utilité publique, né il y a 23 ans. Sa vocation est d’aider et d’accompagner les personnes en situation de fragilité économique en les préservant de l’isolement. Un des buts majeurs de l’association est également de prévenir l’exclusion financière, économique et sociale par des interventions et des formations auprès d’institutions économiques et sociales, mais également par la mise en œuvre d’actions pédagogiques de haut-niveau.

En 2004, les premières associations CRÉSUS des territoires se sont réunies en une fédération pour améliorer l’échange des pratiques et bénéficier d’un soutien technique et de formations des bénévoles. Ainsi, près de 550 bénévoles experts accueillent, écoutent, informent et accompagnent les personnes en situation de surendettement ou de malendettement et recherchent les solutions les plus adaptées à leurs difficultés financières, sociales et juridiques.

Le projet Crésus a reçu le Prix Convergences France en 2011.

Jean-Louis Kiehl, représentant de Crésus, a participé au Grand Prix Convergences 2017 lors du 10e Forum Mondial Convergences.

 

Découvrez en plus avec cette vidéo de Jean-Louis Kiehl réalisée par CRÉSUS avec le concours de la Société Générale.

« Vous savez quelqu’un qui doit de l’argent est rejeté de partout, on a 3 suicides par jour. C’est un phénomène très lourd, un dossier toutes les trois minutes est déposé jour et nuit. Et la France est un des derniers pays qui n’a pas adopté un fichier des crédits qui permettrait d’éviter de faire le crédit de trop qui fait plonger les gens dans la misère. »

Quel est votre parcours ?

J’ai une carrière de juriste. Mon parcours est particulier, j’ai commencé à travailler à 14 ans en Allemagne en apprentissage. Je suis issu d’une famille pauvre et chez Mercedes il y avait une université interne  qui récompensait les meilleurs apprentis et leur permettait de faire des études supérieures. J’ai fait 15 ans dans le groupe, où j’ai d’abord été formé à la communication institutionnelle : j’étais représentant du groupe en Afrique. A mon retour j’ai repris des études de droits. La faculté de droit où j’ai eu un deug, la licence, la maitrise, un troisième cycle en droit des contentieux et le concours général où je suis  arrivé premier. Et là j’ai servi pendant dix ans en tant que médiateur de la République. C’est en quittant le privé pour une institution publique que j’ai découvert le surendettement, parce que je n’avais pas le droit de m’en occuper. Le litige entre une banque et un citoyen est un litige privé qui ne relève pas de la compétence du médiateur. Il y a 27 ans nous avons donc commencé avec une première association basée à Strasbourg.

Quel a été le déclic qui vous a poussé à créer ce projet ?

Nous avons créé cette idée de co-construction et de partenariat avec les établissements bancaires pour l’accompagnement des ménages surendettés en 2008 au moment de la crise des subprimes. Pendant cette crise du surendettement, des prêts avaient étés octroyés sans vérification. Les premiers à pouvoir détecter ces clients fragiles sont les banquiers (grâce au découvert bancaire notamment). On ne peut pas attendre que le public vienne chez nous, les gens viennent très tard quand leur situation est déjà très compromise. Si les banques se chargent de les détecter plus tôt, au lieu de faire de la chirurgie lourde, on va pouvoir accompagner ces gens pour les sortir de leur situation. Un  deuxième constat, lorsque l’on aide quelqu’un qui est financièrement fragile à redresser la barre, c’est aussi profitable aux pouvoirs publics.

« On a démarré en 2008, c’était très dur au départ parce que vous savez, travailler avec des banques ce n’est pas simple, ils voulaient rapidement des résultats et nous dans l’économie sociale on veut plutôt un résultat au plan social (redonner aux gens le courage de se redresser). »

Nous avons donc créé 27 associations, avec 600 bénévoles et on accueille 130 000 ménages par an. En 2008 on  est allé plus loin, nous nous sommes dit que nous allions professionnaliser cet accompagnement, et construire une plateforme nationale à Strasbourg. Au démarrage en 2008, c’était très dur, parce que vous savez, travailler avec des banques ce n’est pas simple. Les banques voulaient rapidement des résultats, et nous dans l’économie sociale, on veut plutôt un résultat au plan social (redonner aux gens le courage de se redresser). Finalement on a réussi, grâce des outils numériques très développés, à montrer qu’il était pertinent de travailler ensemble.

C’est là que nous avons présenté notre candidature aux Prix Convergences.

Quel a été l’impact de votre participation au Prix Convergences ?

Ça nous a surtout apporté un encouragement, à poursuivre. Dès le démarrage, nous avons été encouragés dans notre entreprise puisque le Prix Convergences a reconnu l’originalité du projet et son impact, ce qui nous a poussé à continuer et permis de valoriser notre modèle. On avait 5 partenaires au départ, aujourd’hui on en a plus de 60 avec une liste d’attente d’établissements qui souhaitent nous rejoindre.

La nature de vos partenariats depuis votre nomination au Prix Convergences a-t’elle évolué ?

Ce qui est intéressant c’est l’idée d’hybridation de l’économie sociale vers l’économie réelle. Au départ on relevait de la RSE (la Responsabilité Sociétale d’Entreprise) c’est-à-dire, les banques ou l’établissement, les mutuelles se flattaient de participer en termes de lutte contre le surendettement. Aujourd’hui on nous demande des prestations, de former les collaborateurs des banques, de travailler sur des outils, des algorithmes de détection. Donc nous nous sommes professionnalisés et nous partageons notre savoir-faire avec des agents économiques de droit commun.  Le seul qui ne nous a pas encore suivis c’est l’État. L’État est en pleine recherche, refonte de ses missions et puis il y a des soucis budgétaires en plus. Nous avons donc développé un modèle qui nous a permis de nous développer sans aide publique, sans subvention.

Quelles sont les valeurs auxquelles vous tenez dans le développement de votre projet ?

Concilier innovation technologique et les valeurs éthiques. Ne pas perdre de vue certaines valeurs dans l’innovation est essentiel mais surtout, il faut rester capable de mesurer l’impact, mesurer la plus-value qu’on apporte au niveau économique, humain, relationnel entre les citoyens et les banques. C’est ce qui est important aujourd’hui, nous apportons une mesure d’impact en temps réel. La co-construction à l’origine de ce que nous sommes en train de faire, c’est réconcilier le social et l’économique.

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Vous avez pour nouveau projet le lancement d’une plateforme web d’accompagnement, pourriez-vous nous en dire plus ?

Suite à l’impossibilité d’avoir un fichier national des crédits, nous avons cherché un projet qui puisse devenir un outil pour chaque citoyen. Un outil qui lui permettrait de calculer en 5 minutes sont budget, d’avoir des alertes quotidiennes quand des risques sont pris et qui peuvent avoir des conséquences redoutables pour l’équilibre budgétaire des ménages. Le projet va démarrer en janvier 2018. Nous allons recruter des ingénieurs et créer une appli tout à fait révolutionnaire et qui pourra d’ailleurs par la suite être étendue à d’autres pays.

« C’est à la fois un outil de lutte contre le surendettement et la pauvreté et un outil hyper performant d’accompagnement budgétaire. »

Notre système va permettre de présenter aux gens le budget idéal. Vous voyez on a notre budget de dépense, tant pour la téléphonie, tant pour le chauffage…  Ça vous calcule ce qu’il vous reste pour vivre et ça le divise  par le nombre de jours, ce qui vous permet d’avoir une situation en temps réel. L’objectif est aussi d’amener les gens à être plus acteur que consommateur. On peut recevoir des alertes qui préviennent d’une consommation énergétique plus forte et qui peuvent nous inciter à consommer moins. Ce sera aussi de l’économie verte. Quand vous voudrez contracter un crédit dans une banque, il vous suffira de montrer à la banque de nombre de crédit que vous avez souscrit. Ce qui vous évitera le énième crédit de trop et de trouver d’autres solutions ! C’est à la fois un outil de lutte contre le surendettement et la pauvreté et un outil hyper performant d’accompagnement budgétaire.

Auriez-vous une belle histoire à nous partager, témoignant de la réussite de votre projet ?

La dernière belle histoire que j’ai en tête remonte au 30 octobre, lors d’une émission sur LCP.  Avaient été invités des parlementaires et une bénéficiaire de l’action de la plateforme. « Droit de suite » est une émission podcastable qui avait été précédée par le film « Mort à crédit ». J’avais été invité au débat.  Dans ce débat il y avait notamment une femme, que je ne connaissais pas puisqu’on ne connaît pas tous les bénéficiaires de CRÉSUS, qui m’a beaucoup marqué. Elle remerciait CRÉSUS en disant que ça l’avait sauvé.

L’objectif initial de votre projet a-t-il selon vous été atteint ?

Ah non, il ne sera jamais atteint. Il y aura toujours des gens qui connaitront des difficultés mais on a vu grâce à  nos actions une baisse de 10% de gens qui sont ont des dossiers de surendettement. Le projet de web service que nous allons rajouter va encore renforcer cet impact puisqu’on va cette fois-ci pouvoir toucher des millions de personnes.

Si vous étiez en 2040, quelles seraient selon vous les avancées qui auront été permises par vos actions ?

Le PGV est la dernière étape. C’est un outil totalement objectif (non fabriqué par les banques ni orienté vers une population riche). Nous voulons en faire un outil universel et je pense que si on arrive à avoir quelques millions d’utilisateurs, ceux-là seront autonomes. Nous avons un projet au Luxembourg également. J’espère que d’ici 2040 le projet aura essaimé dans d’autres pays européens, notamment dans des pays comme la Pologne qui a besoin de structures comme les nôtres.

« La co-construction à l’origine de ce que nous sommes en train de faire, c’est réconcilier le social et l’économique. »

Propos recueillis par Virginie Siaud auprès de Jean-Louis Kiehl, président de CRÉSUS le 9 novembre 2017.

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