En avril 2018, 73 personnes de Sindhupalchowk, au Népal, ont reçu 583 000 roupies népalaises (soit environ 5 500 dollars américains) en utilisant Sikka, une application financée et créée par le laboratoire d’innovation de World Vision au Népal. Ce transfert de fonds dans un pays frappé par une catastrophe n’avait, semble-t-il, rien d’exceptionnel, mais c’était sans compter un détail important : l’équipe de World Vision a développé pour ce transfert un contrat utilisant la technologie blockchain1, et le protocole d’échange appelé Ethereum, permettant aux utilisateurs d’échanger leurs token2 (jetons) sur le réseau principal d’Ethereum à l’aide d’une simple plateforme SMS.

Dernièrement, l’uilisation de la technologie blockchain pour l’inclusion financière a suscité une vive attention. Ses atouts sont pour le moins attirants : suivi des paiements, sécurisation à faible coût des échanges permettant de surveiller l’historique des transactions du titulaire d’un compte, et « trustless systems » qui permettent la validation des transactions sans avoir recours à des intermédiaires. Le système blockchain sert également de mécanisme d’évaluation du crédit3. Plus important encore : il ne relie pas seulement les emprunteurs aux prêteurs, mais connecte en réalité tous les emprunteurs et tous les prêteurs sur le même réseau.

Au Brésil, l’entreprise fintech Moeda le démontre. Elle a levé 20 millions de dollars pour créer un marché de paiements peer-to-peer, de microfinancement de prêts numériques et de crowdfunding, facilité par un système de monnaie (token) numérique. Une partie de ces ressources a permis le financement d’un fonds renouvelable pour les investissements à impact social. Ce fond à par exemple permis de financer un prêt de 50 000 dollars à une ferme coopérative du Brésil rural, l’une des premières à être financée par une crypto monnaie – les token MDA.

La force de la technologie blockchain réside en fait dans son utilisation des « smart contracts »4 : des contrats basés sur des protocoles de transaction informatisés qui exécutent eux-mêmes les termes du contrat. En théorie, cela signifie qu’il y a moins besoin d’intermédiaires, réduisant de fait le coût global des transactions financières. Etant donné que la mission sociale de la microfinance est extrêmement corrélée à son coût financier, la technologie blockchain et la microfinance semblent avoir un avenir prometteur.

La technologie à l’épreuve
Les premiers exemples de l’utilisation de la blockchain dans le secteur de la microfinance datent de 2016. Il est intéressant de noter que certains des projets les plus prometteurs, tels que BitPesa, ne sont pas occidentaux, et que ces premières expériences ont été développées dans des zones à forte demande de services de microfinance, dans des pays tels que le Myanmar et la Somalie. Aujourd’hui, l’inclusion financière est l’une des applications les plus matures de la blockchain. Cela dit la moitié des initiatives existantes ne devraient pas avoir d’impact sur leurs bénéficiaires avant 2019, et plus de 30% d’entre elles n’auront pas d’impact avant deux ans (voir graphique).

Ces délais si importants sont un effet collatéral de la nature disruptive de la blockchain. Cette technologie est extrêmement complexe et présente des barrières économiques élevées à l’entrée. Par ailleurs, dans ce système, les erreurs ainsi que les vulnérabilités qui peuvent être présentes dans les lignes de code ont un prix. La technologie blockchain n’est donc pas infaillible, puisqu’il existe certains risques de fraude5, comme en témoigne le vol de plus de 1,2 milliard de dollars en crypto monnaie à ce jour. À cela s’ajoutent les principes et les cadres de protection des données, tels que le Règlement général sur la protection des données, rendant l’utilisation de cet outil encore plus difficile6.

Tout en n’étant peut-être pas la révolution tant attendue de la microfinance, la blockchain promet des innovations fascinantes et créatives qui pourraient considérablement améliorer les outils et stratégies existants, pourvu qu’elle se développe dans un cadre normatif et éthique adéquat.

1 La blockchain (dont la traduction en français est chaîne de blocs) est une technologie qui permet de stocker et transmettre des informations de
manière transparente, sécurisée et sans organe central de contrôle.
2 Un token est un actif numérique émis et échangeable sur une blockchain (définition de Blockchain France).
Techniquement, un token est créé par un smart contract.
3 Southeast Asia’s Blockchain Opportunity, 2017.
4 Contrats basés sur des protocoles de transaction informatisés qui exécutent eux-mêmes les termes du contrat.
Ils fonctionnement comme toute instruction conditionnelle de type « if – then » (si telle condition est vérifiée, alors telle conséquence s’exécute).
5 Hackers emptied Ethereum wallets by breaking the basic infrastructure of the internet, The Verge, 2018.
6 Is Your Blockchain Business Doomed?, Bloomberg News, 2018.

GIULIO COPPI
Innovation Fellow
INSTITUTE OF
INTERNATIONAL AFFAIRS
FORDHAM UNIVERSITY

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